Le guide complet de la Suisse à vélo
Pâturages verdoyants, sommets escarpés, randonnées au pied de glaciers et routes de cols sinueuses : la Suisse à vélo ne manque pas de surprises pour le cyclovoyageur prêt à braver le dénivelé qui l’attend. Dans cet article, découvrez le récit de notre voyage à vélo en Suisse autour des Alpes Bernoises. Une épopée de 2 semaines qui nous a transportés des rives ensoleillées du lac Léman aux sources du Rhône en passant notamment par Lausanne, le lac de Thoune, Lucerne et la station de montagne de Grindelwald. Alors, prêt à pédaler au cœur des Alpes pour vivre une expérience magique de cyclotourisme ?
Notre expérience de la Suisse à vélo
Fin août 2021, nous nous lançons dans un projet fou : faire un tour de Suisse à vélo en 2 semaines ! Dire que nous sommes partis sans aucune appréhension face au dénivelé qui nous attendait serait mentir. Nous avions peur de ne pas y arriver, d’abandonner avant la fin, d’être trop fatigués. L’avantage de la Suisse, c’est que le réseau ferroviaire y est extrêmement bien développé et que tous les trains acceptent les vélos. Nous sommes donc partis avec l’idée que si les choses devenaient trop difficiles, nous n’aurions qu’à faire un saut en train !
Finalement, nous avons bien fait d’oser. Nous avons vécu 2 semaines géniales en Suisse, à pédaler face aux sommets escarpés alpins, à longer avec nos vélos de superbes lacs de montagne, à savourer des fromages d’alpage pendant tout le voyage et à faire quelques jours de « pause » pour partir randonner. Un itinéraire mix vélo-rando qui nous a bien convaincu de continuer ce type de voyage hybride dans le futur.
C’est lors de l’ascension du col de la Furka que l’aventure a connu son apothéose ! Nous avons réussi (non sans difficulté) à faire grimper nos vélos chargés de bagages à plus de 2400 mètres d’altitude : une expérience sportive mais magique que nous ne sommes pas prêts d’oublier !
Alors, prêt à partir à votre tour découvrir les vallées du Valais ponctuées de vignes et de vergers, les paysages pittoresques de la vallée de l’Intyamon dans le comté de Gruyères et les glaciers des Alpes Bernoises autour de Grindelwald ? Suivez le guide !
Vous préférez la mer à la montagne ? Alors découvrez notre guide pour organiser votre voyage à vélo en Irlande et longer la côte ouest de l’île en petite reine ! Une destination dépaysante et vivifiante au bord de l’océan Atlantique !
Préparer son itinéraire à vélo en Suisse
Le site et l’application Suisse Mobile
Malgré un relief accidenté et des montagnes qui recouvrent plus de 70 % du pays, la Suisse regorge d’itinéraires à vélo ! Pour avoir un aperçu de toutes les voies cyclables du pays, rendez-vous sur le site SuisseMobile. Ce site est très bien fait rassemble les itinéraires de toutes les véloroutes du pays, parfait pour préparer son voyage.
Pour vous orienter pendant votre aventure, nous vous conseillons fortement d’installer l’application mobile associée. Elle est très bien faite : vous avez toutes les cartes à disposition gratuitement et l’application peut vous géolocaliser grâce au GPS de votre téléphone ! C’était très pratique dès que nous avions un doute sur le chemin.
Les véloroutes de Suisse
Côté itinéraire, la Suisse dispose de 9 véloroutes nationales et des dizaines d’itinéraires locaux et régionaux. 3 des parcours nationaux font d’ailleurs partie d’EuroVelo. C’est le cas de :
- L’EuroVelo 17 (véloroute nationale 1). Elle longe le Rhône qui prend sa source en Suisse et se jette dans la mer Méditerranée. Nous l’avons suivie dans son intégralité sur sa partie helvétique. Elle se prolonge ensuite en France par la ViaRhôna ;
- Les EuroVelo 15 et 6 (véloroute nationale 2). Elles sont superposées en Suisse et longent le Rhin ;
- L’EuroVelo 5 (véloroute 3 en Suisse). Elle n’est pas encore balisée en Suisse et traverse le pays du nord au sud.
Notre itinéraire de 2 semaines en Suisse
Nous sommes restés 2 semaines en Suisse au total dont 12 journées à pédaler et profiter de la nature et du patrimoine local de cette contrée unique.
Nous avons créé notre parcours sur mesure en fonction des points d’intérêt repérés, de la distance et du dénivelé qui nous semblaient réalisables pendant notre séjour. Ainsi, nous avons suivi :
- La véloroute 9, la Route des lacs, depuis Lausanne jusqu’à Lucerne. Elle traverse le pays d’ouest en est, pour finir au lac de Constance, à la frontière avec l’Autriche et l’Allemagne. Nous l’avons suivie sur la moitié ouest de son parcours ;
- La véloroute 3 depuis Lucerne jusqu’à Andermatt avec un petit détour pour longer le Lac des 4 cantons ;
- La véloroute 1, qui suit la vallée du Rhône, dans son intégralité d’Andermatt à Genève.
Au total, ce sont donc près de 650 km et 8000 mètres de dénivelé que nous avons avalés. Nos cuisses ont bien chauffé mais nous avons été pleinement récompensés par les splendides paysages alpins le long du chemin !
Les étapes de notre tour à vélo en Suisse
Sur la véloroute 9 ou véloroute des lacs
Sur cette véloroute, nous avons effectué 5 étapes au total avec un détour par Grindelwald pour explorer les chemins de randonnées au pied des glaciers. Voici nos étapes sur la véloroute 9 :
- Lausanne – Gruyères – 55 km ;
- Gruyères – Zweisimmen – 53 km ;
- Zweisimmen – Interlaken puis Interlaken – Grindelwald en train – 57 km ;
- Grindelwald – Meiringen (en repassant par Interlaken) – 48 km ;
- Meiringen – Lucerne – 55 km.
Sur la véloroute 3
Ce n’est clairement pas notre véloroute coup de cœur du voyage. Entre les tronçons dangereux, fréquentés ou à côté de l’autoroute, la partie de la véloroute 3 que nous avons faite manque clairement de charme. Toutefois, voici les 2 étapes que nous avons faites sur cet itinéraire cyclable :
- Lucerne – Brunnen (39 km) puis Brunnen – Flüelen en bateau. Comptez 29 CHF par personne avec un vélo. Pour une solution plus économique mais moins pittoresque, vous pouvez aussi prendre le train et vous en tirer pour environ 10 CHF ;
- Flüelen – Andermatt (39 km) : un tronçon avec du dénivelé positif et dont la première partie se fait non loin de l’autoroute. Si comme nous, vous n’avez pas de chance et que le tunnel du Gothard est embouteillé, vous aurez droit en prime à un fort trafic routier. Passez votre chemin si vous le pouvez et optez pour le train depuis Brunnen, voire Lucerne. Nous avons craqué quelques kilomètres avant l’arrivée et sauté dans un train à Göschenen.
Sur l’Eurovelo 17 (véloroute 1 ou du Rhône)
Nous avons parcouru l’intégralité de la partie suisse de l’EuroVelo 17 d’Andermatt à Genève, avec une pause d’une journée à Grengiols pour randonner autour du glacier d’Aletsch. Voici nos étapes sur cette véloroute :
- Andermatt – Grengiols via le col de la Furka – 75 km ;
- Grengiols – Sion – 75 km ;
- Sion – Villeneuve – 63 km ;
- Villeneuve – Lausanne – 38 km ;
- Lausanne – Genève – 58 km.
Envie de continuer l’aventure à vélo au-delà de Genève ? Découvrez notre expérience de la Via Rhôna de Genève à Lyon, le prolongement de l’Eurovelo 17 côté France !
Les tronçons coup de cœur de notre voyage à vélo en Suisse
Sur la véloroute 9
La vallée de l’Intyamon
Sur notre première partie de l’itinéraire, nous avons adoré le tronçon qui traverse la vallée de l’Intyamon entre Gruyères et Saanen. C’est vraiment la Suisse des cartes postales qui vous attend : des pâturages d’un vert éclatant dans lesquels paissent des vaches munie d’une grosse cloche qui chantonne autour du cou. Par ci, par là, des grands chalets en bois aux façades sculptées parsèment les versants des montagnes qui encadrent ce panorama. C’est pittoresque, charmant et un must de la Suisse à vélo !
Lucerne
C’est à Lucerne que nous avons quitté la véloroute des lacs et fait une pause à mi-chemin du voyage. La ville est très touristique mais vraiment charmante et vaut un arrêt d’au moins une nuit pour y faire étape ! Nous avons visité la vieille ville et notamment traversé le très célèbre Kapellbrücke, un pont en bois du XIVe siècle (reconstruit après un incendie au début des années 90).
Nous vous recommandons aussi de découvrir le Jardin des Glaciers, un musée à ciel ouvert avec une exposition sur les glaciers qui retrace l’histoire géologique de la Suisse et de ses alentours. Il présente notamment des marmites glaciaires impressionnantes mises au jour dans le jardin, véritables vestiges de l’époque glaciaire il y a 20 000 ans.
Sur l’Eurovelo 17
Le col de la Furka
Oui, nous avons transpiré. Oui, c’était difficile. Oui, j’ai bien cru que je n’arriverais pas en haut ! Mais qu’est-ce que c’était beau ! C’est vraiment l’étape inoubliable de ce voyage. Avec en prime, des panoramas splendides, une descente grisante et la vue sur le glacier du Rhône ! Si vous cherchez à vous dépasser et à en prendre plein la vue, ne manquez pas cette étape.
La vallée du Rhône d’Obergoms à Brig
Le Rhône est encore un petit ruisseau tout mignon à cet endroit-là et serpente au milieu de petits villages pittoresques aux chalets en bois fleuris. C’est calme, reposant et dépaysant !
Ne manquez pas de poser votre vélo temporairement et de partir randonner le temps d’une journée autour du mythique glacier d’Aletsch !
Les vignobles du Lavaux
Les vignobles du Lavaux sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Quand vous pédalez entre Lausanne et Vevey, c’est aisé de comprendre pourquoi. Déjà, vous avez l’impression d’avoir quitté la Suisse. Des vignobles en terrasse baignés de soleil, avec la pierre chaude qui rayonne et réchauffe l’atmosphère : on se croirait dans un pays méditerranéen. Vous êtes aux premières loges pour profiter des superbes vues sur le Lac Léman qui s’étend à perte de vue.
Côté difficulté, le chemin monte et descend régulièrement. Si, comme nous, vous pédalez un jour estival assez chaud, attendez-vous à transpirer à grosses gouttes dans les quelques côtes qui vous attendent.
Lausanne
Nous avons fait 2 stops à Lausanne, un premier pour notre première nuit en Suisse avant de prendre la route et un second sur le chemin retour vers Genève. Aménagée sur 3 collines, c’est une ville où vous ne cesserez de monter et descendre. Le vélo n’est donc pas le meilleur moyen de transport pour découvrir Lausanne. Heureusement, avec les 2 hébergements testés sur place (l’hôtel Swiss Wine en centre-ville et le camping de Vidy au bord du lac), nous avons toujours eu droit à une carte de transport gratuite comprise dans le prix de l’hébergement !
Sur place, ne manquez pas de visiter la vieille vielle, de grimper jusqu’au point de vue du Parc de l’Hermitage et de flâner au bord du lac Léman.
Le dénivelé à vélo en Suisse
Parlons du sujet qui fâche : le dénivelé en Suisse. Malheureusement, celui-ci est quasiment inévitable dans ce pays au relief accidenté ! Toutefois, des solutions existent si les côtes à vélo ne sont pas votre tasse de thé !
Comment éviter les tronçons les plus difficiles ?
L’énorme avantage de la Suisse (notamment par rapport à la France), c’est que le pays possède un réseau ferroviaire très développé et efficace ! Cerise sur le gâteau : tous les trains nationaux acceptent les vélos. Vous pouvez quasiment toujours sauter dans un train pour éviter les passages à vélo un peu délicats et continuer un peu plus loin.
Si vous souhaitez faire un itinéraire similaire au nôtre, voici les passages les plus difficiles que nous avons rencontrés et comment les éviter grâce au train :
- De Meiringen à Gallistein. Vous devrez avaler 450 m de dénivelé positif en 5 km. Si cette perspective ne vous enchante pas, vous pouvez prendre un train depuis Meiringen et rejoindre Brünig-Hasliberg en 10 minutes de trajet.
- D’Interlaken à Grindelwald. Vous pouvez le faire à vélo mais nous avons aussi opté pour le train pour rejoindre la station de montagne. Comptez 45 minutes dans un petit train à crémaillère très pittoresque pour rejoindre les départs de randonnée autour des glaciers. Nous avons tout de même fait la redescente vers Interlaken par la véloroute 61.
- De Brunnen à Andermatt. C’est une grosse partie de la véloroute 3 mais qui n’est pas sans difficulté ! De Brunnen à Flüelen, la route est étroite et à fort trafic, donc dangereuse pour les cycles. Le site SuisseMobile recommande de prendre le train ou le bateau pour éviter cette partie. Pour l’éviter (et la pluie par la même occasion), nous avons opté pour une petite promenade sur le lac. Ensuite, de Flüelen à Andermatt, comptez 1050 mètres de dénivelé sur 39 km. Nous avons fait ce tronçon et tenu jusqu’à Göschenen avant de prendre un train pour finir l’étape. Outre le dénivelé important, vous roulerez à proximité de l’autoroute sur une route bien fréquentée par les voitures, surtout s’il y a un accident sur l’autoroute comme c’était le cas pour nous ! Pour éviter cette grosse partie d’itinéraire, prenez le train entre Brunnen et Andermatt avec un changement à Göschenen et comptez 1 heure de trajet.
- D’Andermatt au col de la Furka : il vous faudra pédaler 21 km et avaler 1000 mètres de dénivelé pour arriver à plus de 2400 mètres d’altitude. C’était certainement l’étape la plus difficile de notre voyage mais aussi la plus belle et notre préférée ! La route est superbe et pas trop fréquentée, les panoramas grandioses et la descente grisante ! Si toutefois, vous souhaitez l’éviter, comptez 30 minutes de trajet en train entre Andermatt et Oberwald avant de continuer la descente vers la vallée du Rhône.
La Suisse en vélo électrique
Si vous voulez éviter de sauter de train en train et profiter des superbes paysages sans trop vous fatiguer, vous pouvez toujours opter pour un voyage en vélo électrique ! La plupart des voyageurs croisés pendant notre périple avaient d’ailleurs optés pour ce type de monture. Nous n’avons jamais testé mais au vue de la facilité avec laquelle les adeptes de VAE nous doublaient en montée, l’assistance électrique sert à quelque chose !
Pour la question de la recharge, nous avons croisé quelques bornes de recharge sur notre chemin, mais pas non plus très régulièrement.
La sécurité des cyclistes en Suisse
La réglementation pour obtenir le statut de véloroute ne semble pas être la même en Suisse qu’en France ! Il est arrivé que nous roulions sur des routes à trafic assez important, parfois avec des poids lourds… C’était notamment le cas sur la véloroute 3 entre Erstfeld et Andermatt ou sur certaines petites parties de la véloroute 9.
Toutefois, les automobilistes en Suisse sont pour la plupart assez respectueux. Bizarrement, ce sont ceux roulant dans des voitures de sport de luxe qui vous colleront le plus au moment de vous dépasser. Mais nous n’avons eu aucune frayeur pendant notre voyage.
Seule la véloroute 1 de la vallée du Rhône était véritablement bien pensée pour les cyclistes. Le trajet passe uniquement sur des routes à faible trafic ou des pistes cyclables. Selon nous, seule cette partie de notre itinéraire pourrait être envisagée en famille (éventuellement en optant pour l’alternative en train pour éviter le dénivelé du col de la Furka).
Le matériel de cyclotourisme pour partir en Suisse à vélo
Quel vélo pour partir en Suisse ?
Certains petits chemins des véloroutes sont non goudronnés, c’est notamment le cas sur l’Eurovélo 17. Nous vous conseillons de prendre donc un VTC ou un gravel pour ce voyage.
Si vous partez en VTT, vous pourrez même emprunter les véloroutes à VTT de Suisse et vous ouvrir de nouvelles perspectives.
Quel équipement spécifique pour la Suisse ?
Comme dans toute région montagneuse, la météo est imprévisible et peut changer vite. Prévoyez des vêtements pour toute saison, notamment une doudoune légère et des pulls. Vous oscillerez entre grelotter dans la descente du col de la Furka et transpirer à grosses gouttes dans les montées des vignobles de Lavaux. Si vous faites du camping, ayez au moins des sacs de couchage 5°C, la nuit à Andermatt a été très fraîche pour nous.
Pour vos outils, ne vous chargez pas trop. Vous ne serez jamais bien loin d’une ville ou d’une gare qui pourra vous sauver en cas de problème. Soyez toutefois vigilant sur l’état de vos freins et prévoyez des patins de rechange si, comme nous, vous avez des V-brakes. C’est un élément indispensable pour les descentes qui vous attendent !
Les transports avec son vélo en Suisse
C’est sur cet aspect-là que la Suisse est clairement plus en avance que la France ! Nous avons personnellement testé le train et le bateau et c’était de très bonnes expériences.
Le train
Si prendre le train avec son vélo en France est une galère, en Suisse, c’est déjà plus agréable. La compagnie ferroviaire suisse s’appelle SBB et vous pouvez réserver vos billets directement sur leur site Internet.
Découvrez notre dossier complet pour voyager en train avec votre vélo en France.
Tous les trains nationaux acceptent les vélos. Pour certains trains, notamment les trains InterCity (IC), pris à certains horaires, vous devrez réserver une place. Les trains concernés sont indiqués par un pictogramme de vélo sur le site de la compagnie ferroviaire suisse au moment de la réservation.
Pour les autres, pas besoin de réservation. Vous devez toutefois acheter une place pour embarquer votre vélo :
- pour les trajets courts, achetez un billet demi-tarif en plus pour votre vélo ;
- si vous prenez un trajet long ou plusieurs trains dans la même journée, vous pouvez également acheter une carte journalière au prix de 14 CHF par vélo et par jour.
Pour plus d’informations sur le transport de vélo en Suisse, vous pouvez consulter la FAQ très complète de la compagnie ferroviaire suisse.
Attention aux trains qui ne sont pas opérés par la compagnie ferroviaire suisse SBB CFF : ils ont des règles de transports spécifiques. Le Glacier Express par exemple n’accepte pas le transport de vélo.
Le bateau
Des bateaux en Suisse, vraiment ? Eh oui ! Même si ce petit pays au milieu du continent européen ne dispose pas de côte maritime, il possède des grands lacs que vous aurez peut-être envie de traverser en bateau pour reposer vos jambes endolories !
Comme en France, pas de difficulté notable pour embarquer un vélo dans un bateau sur une ligne régulière, c’est toujours faisable moyennant financement.
Si vous empruntez la véloroute 3 entre Lucerne et Andermatt comme nous, nous vous recommandons de prendre le bateau entre Brunnen et Fluëlen pour éviter le tronçon de route dangereux.
Pour embarquer votre vélo sur un bateau du lac des 4 cantons, comptez 8 CHF pour un aller simple et 12 CHF pour un aller-retour pour votre vélo.
Le bus
Là où le train ne circule pas se trouve en général une ligne de bus CarPostal. Ces bus jaunes sont iconiques en Suisse. Vous les entendrez sûrement arriver dans les petites routes de montagne au son de leur klaxon très particulier !
Entre mai et octobre, les cars postaux des régions prisées par les touristes sont munis de porte-bagages ou de remorques pouvant accueillir plusieurs vélos.
Sur les lignes n’en disposant pas, les vélos peuvent être embarqués dans la soute du bus dans la limite de la place disponible.
3 lignes ne permettent pas le transport de vélos et plusieurs demandent une réservation d’une place pour votre vélo. Rendez-vous sur le site Internet officiel pour trouver toutes les informations sur le transport des vélos dans les cars postaux.
Attention, les bus n’acceptent pas les vélos spéciaux comme les tandems ou les tricycles. Même politique pour les remorques à vélo d’une largeur supérieure à 60 cm.
Nous n’avons pas testé de prendre le bus avec nos vélos en Suisse, mais si c’est votre cas, n’hésitez pas à nous partager votre expérience en commentaire.
En revanche, nous avons opté pour le bus pour rejoindre la Scandinavie et s’élancer dans une aventure au Danemark à vélo ! Découvrez notre guide de voyage.
Où dormir en Suisse ?
Les hôtels
Nous avons fait 2 nuits en hôtel lors de notre séjour : la 1re à Lausanne en arrivant pour visiter le centre-ville sans difficulté et à pied. Lausanne est une ville vallonnée qui n’est pas si simple à explorer à vélo !
Nous avions également décidé de faire une pause de nuit en tente au milieu de notre voyage. Nous avons donc réservé une nuit d’hôtel à Lucerne à peu près au milieu du séjour. Il faut compter entre 100 et 200 € la nuit en chambre double en hôtel confortable mais simple dans une grande ville de Suisse.
L’auberge de jeunesse est une alternative que nous n’avons pas testée, mais que vous trouverez sans difficulté dans les grandes villes.
Le camping
C’est toujours notre mode d’hébergement favori et celui que nous avons privilégié en Suisse (à part pour les 2 nuits précédemment évoquées) ! Il évite de casser sa tirelire chaque jour pour dormir, ce qui n’est pas un luxe en Suisse !
Les prix sont très variables et peuvent aller du simple au double, en fonction de l’attrait touristique de la région. Nous avons ainsi payé entre 18 CHF et 40 CHF par nuit pour une tente et 2 personnes.
En venant à vélo, vous bénéficiez d’un tarif préférentiel dans tous les campings de Suisse. Vous ne payez en effet pas d’emplacement : ce sont le nombre de personnes, de tentes et de véhicules qui vous sont facturés, sachant que les vélos ne sont pas comptés.
Un autre élément diffère de la France. Si vous venez en tente, vous n’avez pas d’emplacement dédié. Vous partagez en général un espace pour toutes les tentes avec les autres voyageurs. À vous donc de planter vos sardines là où vous le souhaitez !
L’avantage de dormir en tente en Suisse (outre le prix relativement abordable), c’est la liberté ! Nous n’avons jamais eu de souci pour avoir un emplacement où planter notre tente sans réservation préalable.
À lire aussi : découvrez notre guide complet pour préparer son voyage à vélo. De l’itinéraire au transport en passant par l’hébergement, nous vous livrons tous nos secrets.
Le bivouac en Suisse
Attention pour les adeptes du bivouac qui partent en Suisse ! Le camping sauvage est peu autorisé dans le pays (sauf en altitude) et l’amende est plutôt salée si vous vous faites attraper (jusqu’à 350 CHF par personne).
Savoir si vous avez le droit de camper est également difficile à anticiper, à moins d’aller demander explicitement au poste de police du coin. Les règles diffèrent en effet en fonction des cantons et certaines communes appliquent parfois leurs propres règles. Si vous voulez en savoir plus, consultez le détail des règles concernant le camping sauvage en Suisse par canton.
De notre côté, nous avons préféré jouer la carte de la sécurité et planter notre tente dans des campings.
Quel budget prévoir pour la Suisse à vélo ?
C’est le gros point noir de la Suisse malheureusement : tout est très cher par rapport à la France ! Comptez 1,5 fois à 2 fois plus cher sur à peu près tout, vos courses au supermarché compris.
Pour vous donner une idée, en dormant en camping, sauf 2 nuits en hôtel, et en restant raisonnable sur les visites et les restaurants, nous en avons eu pour 64 € par personne et par jour tout compris. Ce tarif tient compte de toutes les dépenses : transport, logement, nourriture et activités.
La gestion de l’eau en Suisse
Après la douloureuse question du budget, voilà un point très positif de la Suisse à vélo : vous n’aurez aucun problème avec l’eau. Vous trouverez une fontaine à eau potable dans quasiment tous les villages et sauf indication contraire, l’eau y est complètement potable.
Se ravitailler sur la Suisse à vélo
Les supermarchés
La Suisse est un pays densément peuplé où vous n’aurez pas de mal à trouver des supermarchés le long de votre chemin, ou des petites épiceries dans les villages. Attention toutefois, comme en France, quasiment tout est fermé le dimanche sauf dans les très grandes villes. Nous avons personnellement opté pour les chaînes de supermarché Coop et Migros pour nous ravitailler.
Les achats chez les producteurs
Un des gros avantages de la Suisse qui n’est pas très répandu en France, ce sont les achats en libre-service chez certains producteurs. Nous n’en avons pas trouvé partout mais ouvrez l’œil. Dans les régions de pâturages, vous verrez sûrement des laiteries qui vendent en direct des produits laitiers. Dans la région du Valais, nous avons aussi croisé un producteur de fruits et légumes qui vendaient sa récolte directement.
Sur les véloroutes, de nombreux particuliers mettent également un réfrigérateur devant chez eux avec quelques denrées alimentaires, notamment du fromage d’alpage. Vous pouvez vous servir et laisser l’argent dans une boîte à côté. La confiance est de rigueur !
Le zéro déchet en Suisse
Si vous suivez nos aventures depuis un moment, vous savez que nous essayons au maximum de garder nos habitudes zéro déchet en voyage. Pendant nos précédents voyages en France, c’était plutôt facile. Nous connaissions les enseignes de magasins proposant du vrac, de nombreux supermarchés s’y mettent également.
Par contre, en Suisse, nous avons été un peu perdus et nous avons vite abandonné notre recherche de magasins zéro déchet ! Les épiceries bio sont loin d’être aussi répandues qu’en France et le prix déjà élevé des supermarchés ne nous aurait pas forcément permis de nous ravitailler dans des enseignes de ce type.
Alors, nous avons fait la majorité de nos courses en supermarché et essayé de privilégier des emballages sans plastique en verre ou en carton. Pareil pour les fruits et légumes, nous les prenions en vrac sans sac plastique au maximum.
Le recyclage en Suisse
Comme beaucoup de choses en Suisse, les consignes de tri dépendent du canton dans lequel vous vous trouvez. Donc le recyclage est aussi un casse-tête ! N’hésitez pas à demander au camping dans lequel vous vous trouvez comment gérer vos déchets, cela vous évitera des moments de solitude.
Comme en France, le compost n’est pas encore très répandu dans les campings ou les communes. Le seul camping rencontré disposant d’un compost à l’usage de ses campeurs est le camping Aletsch à Grengiols dans la vallée du Rhône.
Les éléments insolites d’un voyage en Suisse à vélo
Les cultures
Oui, oui, vous avez bien lu : le mot culture mérite son pluriel dans le cas de la Suisse.
La Suisse est un regroupement de 26 cantons presque totalement indépendants. Ils ont en effet chacun leur propre gouvernement, parlement, constitution et tribunaux.
Nous avons brièvement parlé avec un Suisse francophone qui nous a demandé notre itinéraire au début de notre voyage après Gruyères. Quand nous lui avons décrit, il a commencé à nous expliquer : « vous verrez, les Suisses là-bas sont plutôt comme ci… ». Même les Suisses ont conscience de cette différence de culture. Si elle existe aussi en France, elle semble beaucoup plus marqué dans la Confédération helvétique.
C’est surtout dans la gastronomie que nous avons ressenti les changements de culture. De la cuisine française, avec la culture du bon vin au bord du Lac Léman et sur la partie française de la vallée du Rhône à une cuisine d’inspiration plus germanique dans le reste du pays : les différences sont surprenantes.
Les langues
C’est vraiment l’autre côté le plus surprenant de la Suisse : le pays a 4 langues officielles ! Français, allemand, italien et romanche se trouvent sur ce petit territoire enclavé dans les montagnes.
Nous avons pour notre part pédalé dans des régions qui parlaient français ou allemand. C’est vraiment étonnant : au détour d’un virage, vous vous rendez compte que les panneaux de signalisation routiers ont changé de langue ! Le changement est aussi soudain que cela ! Nous l’avons vécu dans un sens entre les cantons de Vaud et de Berne sur la route entre Rougemont et Saanen.
Dans l’autre sens, nous n’avons même pas eu besoin de changer de canton. Juste avant d’arriver à Sierre, tout est passé de l’allemand au français alors que nous nous trouvions toujours dans le canton du Valais !
Se rendre en Suisse avec son vélo en train
Pour nous, c’était facile maintenant que nous habitons à Grenoble : 2 petites heures de TER direct ont suffi pour rejoindre Genève. Nous avons ensuite pris un Intercités suisse pour rejoindre Lausanne, point de départ de notre aventure en Suisse à vélo.
Des TER partent aussi de Lyon et de Valence en direction Genève. Comptez 2 heures depuis Lyon et 3 heures depuis Valence.
Les TER Auvergne Rhône-Alpes acceptent les vélos non démontés, vous n’aurez donc aucun souci pour embarquer votre vélo.
Depuis Paris, les TGV Lyria permettent de rejoindre Genève en 3 h 10 de trajet et Lausanne en 4 h de voyage. Attention toutefois : ces TGV ne disposent pas d’espace vélo. Il faudra donc démonter votre monture et la ranger dans une housse de transport.
Si vous partez depuis Paris et que vous ne voulez pas démonter votre vélo, vous pouvez prendre un TGV entre Paris et Lyon avec réservation d’un emplacement vélo et changer pour le TER qui vous emmène à Genève ensuite.
Les formalités administratives pour voyager en Suisse
La Suisse faisant partie de l’espace Schengen, une simple carte d’identité française suffit pour passer la frontière. Les contrôles sont rares dans les gares. Même en période de Covid, personne n’a vérifié nos papiers à la descente du train.
Pensez à demander une Carte Européenne d’Assurance Maladie (CEAM) pour bénéficier du remboursement de vos frais de transport sur place. Elle est aussi valable en Suisse.
En revanche, faites aussi attention à votre forfait de téléphone ! Les forfaits étendus pour l’Union Européenne ne sont pas de vigueur en Suisse. Nous avons donc dû souscrire à une option internationale pour bénéficier d’un forfait de données Internet sur place.
Quand partir en Suisse à vélo ?
Notre itinéraire autour des Alpes bernoises passe dans des régions montagneuses, alors préférez les mois entre juin et septembre pour profiter de températures clémentes, même en altitude.
De notre côté, nous sommes partis la dernière semaine d’août et la première semaine de septembre. La température est tombée en-dessous de 5°C lors de notre nuit la plus en altitude à Andermatt.
Notez également que le col de la Furka sur lequel passe l’Eurovélo 17 n’est en général ouvert qu’entre juin et septembre.
L’empreinte carbone pour rejoindre la Suisse avec son vélo
Pour sensibiliser à l’impact carbone du tourisme, je trouve qu’il est essentiel d’informer sur l’empreinte carbone de nos voyages, pour que chacun puisse penser à cette donnée cruciale dans ses choix personnels. C’est pourquoi je vous partage l’empreinte carbone du transport pour rejoindre la Suisse depuis Grenoble, en fonction de différents modes de transports.
La Suisse à vélo est donc un voyage bas carbone, facilement accessible en train depuis plusieurs grandes villes de France et faisable à 100 % sans voiture ! Autant en profiter !
Vous avez maintenant tous les éléments pour voyager en Suisse à vélo ! Racontez-moi votre expérience ou votre itinéraire à venir en commentaire.
2 commentaires
Merci beaucoup pour votre site.
Les informations sont utiles et pertinentes.
On voyage chaque année avec ma femme sur des grands itinéraires en Europe pdt 2 à 3 semaines. Vôtre voyage et vos informations donne ttes envie de suivre vôtre trace.
Merci beaucoup
Pour info si vous aviez à votre tour besoin d info nous avons parcouru
Ouest de l Irlande
Toute l euro vélo 6 en plusieurs étapes
Les Pays Baltes
Prague Budapest
Berlin Copenhague
Copenhague Stockholm
Via rhona canal du midi
Tour de la manche
…
Que de belles aventures ! Merci pour votre partage 🙂
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