Quel moyen de transport pollue le plus ?

Quel moyen de transport pollue le plus ?

Se déplacer et voyager fait partie intégrante de notre mode de vie actuel, que ce soit pour des trajets quotidiens domicile-travail, ou pour partir en excursion dans des lieux éloignés. Pourtant, avec les enjeux climatiques actuels, la question se pose : quel moyen de transport pollue le plus ? À l’échelle mondiale, le secteur du transport fait partie des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, représentant 39% des émissions globales de CO2 pour la France (selon l’ADEME). Il est donc important de connaître l’impact carbone de nos déplacements, pour commencer à changer nos habitudes et à réinventer nos idéaux de voyage ! Dans cet article, nous vous aidons à faire un choix éclairé pour vos prochaines vacances !

Quel moyen de transport pollue le plus pour un voyage Paris-Marseille ?

L’ADEME offre un simulateur d’impact CO2 du transport très intéressant et ludique à utiliser pour prendre conscience des émissions de gaz à effet de serre de différents moyens de transports sur une même distance, ou selon un trajet donné.

Alors, pour se rendre à Marseille depuis Paris, vaut-il mieux opter pour le TGV, l’avion, le bus ou la voiture ?

Graphique empreinte carbone aller-retour Paris-Marseille
Un graphique montrant les émissions de CO2 équivalent pour un aller-retour Paris-Marseille

En comparant les meilleurs prix et trajets les plus avantageux sur un week-end de septembre 2023 réservé en juillet (donc 2 mois à l’avance), partir de Paris pour Marseille donnerait en fonction de chaque transport : 

  • Train : 158 € l’aller-retour en TGV avec une carte de réduction SNCF, pour 3,6 kg de CO2 estimés ;
  • Bus : 59,98 € l’aller-retour, pour 46 kg de CO2 ; 
  • Avion : 116 € l’aller-retour, pour 304 kg de CO2 ;
  • Voiture : 270,56 € pour l’aller-retour sans tenir compte de l’entretien de la voiture (138,36 € de carburant et 132,2 € de péage), pour 338 kg de CO2.

À première vue, concilier le prix, le temps de trajet et les émissions de gaz à effet de serre n’est pas une tâche aisée. Comme souvent et malheureusement, l’avion est moins cher que le train. Pensez toutefois à chiffrer le prix (et le temps !) pour rejoindre les aéroports de départ et d’arrivée, souvent excentrés des centres-villes. La différence s’amoindrit ainsi entre le train et l’avion sur un trajet Paris-Marseille et vaut peut-être le coup de se demander : n’est-ce pas intéressant de débourser quelques euros supplémentaires pour éviter l’émission de 300 kg de CO2 dans l’atmosphère et participer à son échelle à construire un futur enviable pour tous ?

Côté voiture individuelle, c’est la solution la plus chère et la plus émettrice en CO2, si vous voyagez seul à bord de votre véhicule. À partir du moment où vous voyagez à 2, c’est l’avion qui prend la tête du podium pollution. Et si vous voyagez en famille, la voiture peut vite s’avérer être la solution la plus abordable financièrement.

Enfin, le bus est la solution la plus bon marché mais la plus consommatrice de temps (sans parler de l’inconfort du bus de nuit qui peut en rebuter plus d’un).

empreinte carbone du train
voyager en avion impact carbone

Le choix de son moyen de transport : un difficile compromis entre coût, empreinte carbone, et temps de trajet

Tout d’abord, rappelons comment sont calculées les estimations d’émissions de CO2 d’un mode de transport. En premier lieu, il faut connaître sa consommation de carburant par km, multipliée par un facteur d’émission spécifique (en fonction du carburant). À ce chiffre peuvent s’ajouter l’impact carbone de la fabrication du véhicule, mais aussi des facteurs d’émission externes (par exemple le forçage radiatif pour les avions). La valeur obtenue est pondérée et divisé par le nombre de passagers et le nombre de km parcourus. On obtient alors une valeur en g de CO2 par passager et par km. Précisons tout de même qu’il s’agit d’équivalent CO2, d’autres gaz étant pris en compte dans ce résultat. (tel que le méthane, les Nox…)

La marche à pied et le vélo 

Rien de plus respectueux de l’environnement que ces 2 modes de déplacement, garantis sans émission de CO2 directe. Pour ne rien gâcher, marcher et pédaler, c’est même bénéfique pour votre santé ! Néanmoins, c’est une option souvent écartée pour de longues distances. Pourtant, voyager à vélo ou à pied est possible avec un peu de motivation et d’organisation. Si l’idée vous tente, voici nos idées de destinations et nos conseils pour voyager à vélo, ou bien encore pour voyager à pied. Aventure et dépaysement garantis, même à 2 pas de chez vous !

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Champ de lupins sur l'Eurovelo 10 au Danemark

Le train (TGV, Intercités et TER)

Le train à grande vitesse est l’option la plus rapide pour les voyages longue distance, mais aussi la plus écologique, avec 2,4 g de CO2 par kilomètre. Sur les lignes moins rapides, l’impact carbone du train grimpe légèrement avec 8,1 g de CO2 par km pour les Intercités et 29,4 g de CO2 par km pour le TER. Ainsi, selon les données de l’ADEME, voyager en train est 32 fois moins polluant que la voiture, et 23 fois moins que l’avion, un ration non négligeable !

Mais alors, pourquoi le train est-il si bas carbone comparé à d’autres modes de transport ? Un réseau électrifié à 58 % (rapport de la SNCF de 2019) et un mix électrique relativement décarboné permettent à la France d’être l’un des meilleurs élèves européens en la matière ! En effet, quand il s’agit de véhicules électriques, la Suisse, la Norvège, la Suède et la France se placent en pôle position des mix électriques les plus bas carbones au monde, notamment grâce à une part importante de production nucléaire et hydraulique.

Eh oui, l’impact carbone du train dépend avant tout de la façon de produire l’électricité, ce qui donne un impact carbone très variable en fonction du pays. C’est pour cela que le train en France est plus écologique qu’en Allemagne. Voici d’ailleurs l’impact carbone du train dans différents pays européens :

  • Allemagne : 66,8 g CO2 par km ;
  • Italie : 31,7 g CO2 par km ;
  • Espagne : 51,4 g CO2 par km ;
  • Suède : 12,9 g CO2 par km.

Malgré ces disparités, le train reste le moyen de transport motorisé le plus écologique dans chaque pays. Alors, voyager en Europe en train reste un super projet de voyage bas carbone !

Seule ombre au tableau ferroviaire (et pas des moindres) : le prix ! Le train est un moyen de transport onéreux, 2 fois plus cher que l’avion en Europe d’après Greenpeace. La raison est politique : le secteur de l’aviation bénéficie encore en 2023 d’avantages fiscaux (exemptions de taxe sur le kérosène, TVA réduite, etc.).

impact carbone voyage en train
voyage en train impact carbone

Les autocar ou bus longue distance

L’autocar est une option plus écologique que les véhicules individuels, en raison de sa capacité de transport importante et de sa vitesse réduite sur autoroute limitant ainsi les émissions par passager. Il permet également de réduire le trafic routier ; un bus remplace en général au moins 30 voitures sur la route. 

Ainsi, en prenant en compte cet avantage, l’autocar ne produirait que 30 g de CO2 par passager et par kilomètre. De plus, ces options sont généralement moins chères que le train. Des compagnies de bus comme FlixBus et BlaBlaCar proposent par exemple des lignes régulières pour vadrouiller aux 4 coins de l’Europe, parfois même avec son vélo sur le porte-bagages.

La voiture électrique

La voiture électrique n’est pas une solution de mobilité idéale. Toutefois, avec une empreinte carbone de 100 g de CO2 par km, elle permet de réduire de moitié l’empreinte carbone de son trajet par rapport à une voiture thermique.

En France, en raison d’une production d’électricité relativement décarbonée, c’est une solution particulièrement efficace. Mais il faut prendre en compte que son impact environnemental commence bien avant sa première utilisation. C’est durant sa production que la voiture électrique émet le plus de gaz à effet de serre, avec un équivalent de 5 à 15 tonnes d’émissions de CO2 selon les modèles. Selon un article dédié au sujet de l’UFC Que-Choisir, il s’agit d’un impact 2 à 3 fois supérieur à celui de la fabrication d’un véhicule thermique. 

C’est donc son usage quotidien qui fait la différence. Avec une durée de vie moyenne atteignant les 200 000 km, la voiture électrique revient tout de même à une émission 2 à 3 fois inférieure qu’un équivalent thermique selon l’ADEME. Et d’après l’ONG Transport et Environnement, si on prend en compte l’impact de carbone de l’extraction de l’essence et de son acheminement pour les voitures thermiques, ainsi que les progrès récents dans la production des batteries, l’impact carbone de la voiture électrique serait 5 fois moindre.

Train en Italie
Train en Italie dans les Pouilles

Même avec une voiture électrique, la sobriété est de mise ! La batterie étant l’élément le plus polluant du véhicule à produire, privilégiez les batteries de capacité raisonnable et les petites citadines, plus économiques en énergie que leurs homologues SUV. L’ADEME propose d’ailleurs un seuil à 60 kWh en capacité de batterie, c’est-à-dire un véhicule proposant une autonomie autour des 450 km.

Opter pour une voiture électrique avec une petite capacité de batterie pousse aussi à repenser les habitudes de déplacements et favorise le slow tourisme. Finies les longues journées à avaler les kilomètres sur l’autoroute ! Place aux road trips sur petites routes pour explorer les richesses qui se cachent le long de l’itinéraire et faire du trajet une partie intégrante du voyage !

Le ferry  

Concernant le ferry, il est aujourd’hui difficile d’estimer réellement son impact carbone, en raison notamment du manque de transparence des compagnies maritimes, mais aussi des modèles de ferries qui varient en taille, nombre de passagers transportés, part dédiée au fret maritime, etc. 

D’après les données de  l’Agence européenne de l’environnement, le transport en ferry émet 60 g de CO2 par kilomètre et par passager. Soit un impact 3 fois moins élevé que celui de l’avion. Mais ces chiffres ne sont qu’approximatifs, et souvent contestés. D’après Greenly Institute, le ferry émet 267 g de CO2 par kilomètre, contre 209 grammes pour un avion long-courrier. Des chiffres bien moins optimistes. Sans oublier qu’en plus des émissions de CO2, les gaz d’échappement des navires produisent du dioxyde de soufre, des oxydes d’azote et des particules fines et ultra-fines, néfastes pour l’environnement, mais aussi pour la santé publique.

emissions CO2 voyage en ferry
voyager en ferry impact environnemental

Le site Bon Pote propose un simulateur détaillé et relativement complet avec différents facteurs pris en compte pour calculer l’impact carbone d’un trajet en ferry (usage de services à bord, embarquement ou non d’une voiture, réservation d’une cabine ou d’un simple siège passager).

Bien que son empreinte carbone soit importante, il est parfois la seule alternative à l’avion pour se rendre sur une île. Néanmoins, combiné à un transport terrestre bas carbone, il offre souvent une alternative moins polluante que l’avion.

Mode de transport lent, le voyage en bateau permet de renouer avec les distances, un élément essentiel du slow tourisme pour réinventer nos idéaux de voyage ! Pour aller plus loin, découvrez notre article dédié sur la pollution du ferry.

La voiture thermique

Les voitures à moteur à combustion interne fonctionnant à l’essence ou au diesel sont encore très répandues. On dénombre en France 38,7 millions de véhicules sur la route, malheureusement souvent occupées par un seul passager.

En partant de l’hypothèse qu’une voiture est occupée par 4 passagers, celle-ci consomme 55 g de CO2 passager/km. Mais comme expliqué plus haut, les trajets sont le plus souvent fait seuls ou avec un taux d’occupation assez bas. En France, selon des données de You Matter, c’est 1.1 personne pour des trajets quotidiens courts, et 2.2 personnes pour des trajets longs. Finalement, si on prend en compte ces données, l’impact de la voiture serait de 220 g de CO2 par km.

Il est donc possible de réduire l’empreinte carbone de son véhicule avec le covoiturage. Cette solution offre souvent une alternative moins chère que le train ou le bus, en fonction de la distance parcourue, des bornes de péages et du prix de l’essence.

empreinte carbone de la voiture thermique

Alors, la voiture mieux que l’avion ? Eh bien pas forcément : de récentes études s’accordent même à dire que sur de larges distances équivalentes, la voiture serait plus polluante. Nous pouvons citer par exemple, une étude datant de 2014 par la Transportation Research Institute de l’université du Michigan, affirmant que l’intensité énergétique de la voiture serait 57 % plus élevée que celle de l’avion. Sachant aussi que d’autres éléments indirects peuvent alourdir le bilan environnemental de cette dernière. C’est le cas par exemple des embouteillages ; une voiture en plein embouteillage émet 2.5 fois plus de CO2, la climatisation alourdit son bilan avec 7 à 20 % de CO2 en plus.

La solution pour éviter cet écueil : éviter de conduire en solo sur de longues distances !

L’avion

C’est l’avion qui se trouve à la première place du podium, bien que son prédécesseur dans la liste lui fasse presque de l’ombre. Il reste le moyen de transport le plus polluant en termes d’émissions de CO2 par passager-kilomètre. D’après l’ADEME, un avion émet jusqu’à 230 g de CO2/passager/km.

Néanmoins, si l’on prend les statistiques d’Air France sur le taux d’occupation moyen d’un avion (de 87.7 %), et qu’un petit modèle d’avion Air France (long et moyen-courrier) contient 131 sièges passagers ; on obtient un score de 225 g de CO2/passager/km pour un avion rempli à 87.7 % (c’est-à-dire 111 places occupées). Et en reprenant l’exemple plus tôt d’une voiture qui aurait 220 g de CO2/passager/km, on se rend compte qu’un avion émet presque autant de CO2 par km et par passager qu’une voiture dans des conditions plus proches de la réalité. 

Bien sûr, l’avion reste un mode de transport problématique, et ces études ne prennent parfois pas bien en compte l’impact du forçage radiatif, produit par les traînées de condensation laissées par les avions. Ces dernières contribuent au réchauffement climatique en bloquant une partie des rayonnements émis par la terre dans l’atmosphère. Ce phénomène est multifactoriel et pour cette raison, son impact sur l’environnement est difficile à évaluer.

Train en Italie dans les Pouilles
Le train, un mode de voyage dépaysant et peu polluant

Pour vous donner un ordre d’idée, l’ADEME propose dans sa Base Empreinte une estimation des émissions de gaz à effet de serre selon le type d’avion, la distance parcourue, et incluant le forçage radiatif. Nous avons par exemple, pour des avions de plus de 100 passagers, un  impact se situant autour de 230-240 g de CO2/passager/km, et pour les petits modèles d’avions de moins de 50 passagers, on obtient jusqu’à 1200 g de CO2/passager/km.

L’avion reste donc un moyen de transport à éviter au maximum. Dans de nombreuses situations, il peut être remplacé par des options plus écologiques comme le TGV (10 à 50 fois moins polluant) ou encore le bus (5 à 10 fois moins polluant). Mais si votre voyage ne peut s’en passer et que la question vous inquiète, voici un outil  très utile pour calculer l’empreinte carbone de son trajet en avion du site Bon Pote.

Si l’avion reste un moyen de transport accessible uniquement à une partie privilégiée de la population, l’absence totale de taxation sur le kérosène rend souvent les prix des billets plutôt attractifs. Partir à l’autre bout du monde pour un prix inférieur à 1000 € est donc possible en raison de choix politiques, pour le bonheur des classes sociales privilégiées, mais au détriment indéniable de la biodiversité, du climat et de nos conditions de vie.

Rappelons que l’empreinte carbone d’un vol Paris-New York émet quasiment 1,8 tonne par passager transporté. Or, pour ne pas dépasser les 1,5 °C de réchauffement climatique fixés par l’Accord de Paris, nous devons réduire notre empreinte carbone annuel à 2 tonnes d’équivalent CO2 d’ici 2050. Repenser nos modes de voyage devient donc indispensable, face à l’urgence climatique qui s’accélère d’année en année

impact carbone voyage en avion

Le mot de la fin : Revoir notre approche du voyage

Alors maintenant que faire de toutes ses informations ?  Le but de cet article n’est pas de vous inciter à abandonner l’idée de voyager, mais plutôt de vous donner les clés pour réinventer vos idéaux de voyage. Voyager autrement et en accord avec notre planète, c’est possible ! Quelques pistes pour se lancer : privilégier des destinations moins lointaines, partir moins souvent mais plus longtemps et remettre le trajet au cœur de l’aventure !

C’est ce que vous pouvez retrouver tout le long de ce blog qui rassemble de nombreuses inspirations de voyages bas carbone en France et en Europe, ainsi que plein de conseils pour vous organiser, faire des économies et profiter à fond de cette nouvelle façon de voyager !

En résumé, voici quoi retenir pour répondre à la question « quel moyen de transport pollue le plus ? » : 

  • Voyager à pied ou à vélo, c’est possible ! C’est l’alternative la plus respectueuse de l’environnement et vous n’avez pas besoin d’être un grand sportif pour vous lancer ; 
  • Favoriser des modes de transport peu carbonés tels que le train ou le bus : cela peut même parfois s’avérer avantageux économiquement (tout dépend de la destination) ;
  • Faire plus souvent du covoiturage : la voiture propose une grande liberté de déplacement, mais fait partie de l’un des transports les plus polluants. Un bon moyen d’y remédier est de voyager à plusieurs afin de réduire les émissions de CO2 par passager ;
  • Prendre le ferry de façon modérée : il est difficile de réellement mesurer l’impact carbone du ferry, mais celui-ci reste un gros pollueur. Pour cette raison, évitez à tout prix les croisières et tournez-vous vers le ferry uniquement pour vous rendre sur des îles (idéalement sans voiture à bord et en le combinant avec du train pour les déplacements terrestres) ;
  • Limiter le plus possible ses déplacements en avion : celui-ci reste le moyen de transport le plus problématique à l’heure actuelle. Tournez-vous vers des alternatives par voie terrestre pour les destinations françaises ou européennes et repensez vos rêves de vacances pour limiter les destinations plus lointaines.

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