Une journée à Berck-sur-mer et sur la baie d’Authie : 3 découvertes pleines de surprises
Les charmes de la côte d'Opale
Aujourd’hui, nous vous emmenons voyager à travers plusieurs histoires, celles de Berck-sur-mer. D’abord celle d’une balade sur une plage de sable doré si immense que la mer paraît inatteignable. Ensuite, celle de la baie d’Authie et de ses deux facettes, l’une à marée haute, l’autre à marée basse. Enfin, celle de la plage nord de Berck-sur-mer, un authentique voyage dans le temps… Le tout en une journée à pied au bord de l’eau. Bonne balade avec nous !
Effleurer l’eau salée à Berck-sur-mer : une épopée côtière
Aller tremper ses pieds dans l’eau se mérite sur la plage de Berck-sur-mer. Après être passés devant les bâtiments du front de mer, à l’architecture douteuse, la plage de dévoile, immense… Du sable à perte de vue. Le premier sentiment qui nous gagne, le découragement devant la distance à parcourir, s’estompe rapidement. Rejoindre l’eau devient maintenant notre but, notre motivation ultime. Mais encore une fois, la même leçon, essentielle au voyageur, nous est enseignée. Le chemin est plus important que l’arrivée. Et justement il nous réserve bien des surprises…
D’abord, la surprenante découverte de ces rangées de cabines de plage colorées alignées sur le sable, comme des dominos proprement disposés. Peut-être par le vent, et peut-être celui-ci attend-il le moment propice pour les faire chuter ? Elles semblent bien stables pour le moment…
Un peu plus loin, la bataille acharnée des mouettes, pour savoir laquelle criera le plus fort, attire notre attention. “Moi”, “moi”, “moi”, semblent-elles scander toutes en même temps. Cherchent-elles l’attention ? Ou sont-elles en train de se conter leur dernière séance de pêche ?
À mesure que le vacarme assourdissant s’éloigne, de longues lignes au sol captent notre regard, semblant nous indiquer un chemin à suivre. Est-ce par là qu’il faut aller ? Non, non, ce ne sont que des traces de chars à voile, la mer nous appelle.
Enfin, en quittant le regard du sol, c’est sur le ciel que nos yeux se posent. Et pour cause, des dizaines de voiles de cerfs-volants y volent, comme un lâcher de lanternes en plein jour. Mais en y regardant de plus près, leur trajectoire est différente de celles des lanternes. Tantôt elles s’échappent de plus en plus haut, tantôt elles reviennent vers leur propriétaire, telle une histoire d’amour chahutée racontée par le vent…
Les yeux fixés sur la danse des cerfs-volants, nous ne remarquons presque pas que l’eau salée et fraîche commence à chatouiller nos orteils. La mer tant attendue est là, à portée. Tantôt recouvrant nos pieds, tantôt se retirant et nous ancrant un peu plus dans le sable à chaque passage. Le sentiment de s’enfoncer nous fait nous déplacer, mais la mer efface aussitôt nos traces de pas… En la regardant, nous nous rendons compte qu’elle est encore plus immense, plus interminable que le sable. Elle recouvre tout à perte de vue… Intimidés, nous finissons par rebrousser chemin…
Les 2 facettes de la baie d’Authie
C’est du côté de la baie d’Authie, au sud de Berck-sur-mer, que nos pas nous mènent par la suite. La baie d’Authie, une réserve naturelle de la côte d’Opale aux deux visages bien différents.
Le premier que nous découvrons, à marée haute, est familier : une plage à la forme arrondie, avec la mer qui s’étend à perte de vue. Mais en y prêtant attention, quelques détails attirent notre attention. Des petites têtes sombres surgissent par moments à la surface de l’eau. Furtivement, juste le temps d’un souffle avant de disparaître. Est-ce juste une illusion ? Apparemment non, quelques minutes plus tard, une seconde apparition surgit.
Un homme contemplant la mer finit de dissiper le léger doute qui plane encore : “il faut revenir à marée basse”, nous scande-t-il. Notre curiosité piquée au vif, nous nous approchons de lui. “Les phoques, pour bien les voir, il faut revenir à marée basse. Ils se mettent sur une petite langue de terre par là-bas”, nous dit-il en pointant du doigt un point devant lui. Nous comprenons mieux maintenant. Les petites apparitions à la surface de l’eau sont des phoques qui reprennent leur souffle entre deux séances de pêche !
“En attendant, allez-vous balader par là-bas, il y a un joli sentier qui fait le tour et offre de beaux points de vue sur la baie” nous conseille l’homme en montrant la plage cette fois-ci. “Et surtout, revenez demain matin à marée basse pour les phoques. Il est prévu qu’il fasse beau en plus, ils seront d’autant plus nombreux à se prélasser au Soleil.”.
Bien noté ! Nous continuons donc la balade sur la plage avant de nous engager sur le sentier de la baie d’Authie. L’homme de la plage avait bien raison, il est charmant ce sentier. Nous le parcourons lentement, ralentis par le sable. De beaux panoramas se dévoilent enfin et nous permettent d’embrasser la baie dans toute son immensité. C’est beau vu dans sa globalité de cette façon. En continuant encore un peu, le décor change du tout au tout. Nous voici maintenant dans une forêt. Seul le sable sous nos pieds nous rappelle encore que la mer est toute proche…
Le lendemain, nous prenons de nouveau la direction de la baie d’Authie. A l’heure de la marée basse cette fois, le message est bien passé. Sur le chemin qui mène à la plage, de nombreuses personnes marchent autour de nous. La baie d’Authie attire du monde à marée basse ! Nous essayons d’imaginer ce qui nous attend : “tu crois qu’il y en aura beaucoup ?”, “on les verra bien ?”. L’imagination laisse place à la réalité, nous arrivons sur la plage.
Malgré les descriptions du monsieur de la veille, rien n’aurait pu nous préparer à ce que nous découvrons à l’instant où la baie se dévoile. Déjà, nous nous demandons si nous sommes au bon endroit : où est passé toute l’eau qui était là hier ? La mer a fui, loin, tellement loin que nous ne la voyons presque plus.
Une petite foule est rassemblée en contrebas de l’entrée de la plage. En y regardant de plus près, il y a en fait deux groupes. Le premier, côté plage, regarde le deuxième groupe, qui se trouve de l’autre côté d’une petite langue d’eau. Mais oui, ce sont bien les phoques ! Ils sont si nombreux et si proches ! Étonnamment, aussi proches des humains que possible. C’est à se demander qui contemple l’autre…
Curieux, nous nous approchons et nous fondons au sein du groupe côté plage. Les phoques, imperturbables malgré les observateurs bipèdes qui les toisent à quelques dizaines de mètres vaquent à leurs occupations : bronzer, parfois aller patauger jusqu’à l’eau, parfois faire quelques mètres en nageant. C’est vraiment leur moment de pause et probablement de digestion, en attendant la prochaine partie de pêche, quand la mer sera de retour dans la baie d’Authie.
Pour nous qui aspirons à une vie en harmonie avec la nature, ces phoques, vivant au gré des marées et du jour, peuvent être de véritables modèles. Au lieu de vivre au rythme de nos montres, de nous réveiller bien avant le Soleil en décembre et bien après celui-ci en juin, mais toujours à 7 heures, pour être au bureau à 9 heures pile, nous devrions prendre exemple sur ces phocidés et leur mode de vie si simple… Vous ne croyez pas ?
C’est avec ces pensées à l’esprit et l’image des phoques insoucieux en mémoire que nous reprenons la direction de la ville en longeant la plage.
La plage nord de Berck-sur-mer, un lieu chargé d’histoire
Notre balade nous emmène ensuite sur les très belles plages au nord de la ville. Comme sur la plage du centre-ville, chars à voile et cerfs-volants profitent du vent de la côte pour offrir au marcheur une jolie danse colorée sur fond de ciel bleu.
Ce qui est plus surprenant sur cette plage, c’est l’étrange mariage du béton et du sable, à l’harmonie assez singulière. Jetés comme des dés par un enfant géant, d’immenses blocs de béton trônent en effet sur la plage, vestiges du bunker de Berck.
D’un point d’observation stratégique pendant la Seconde Guerre Mondiale, le lieu est maintenant une toile pour les artistes du coin, qui, armés de leurs plus belles couleurs, redonnent un semblant de joie à ce triste gris. A l’origine destinés à être camouflés, ces blocs de béton bariolés sont loin de remplir leur fonction première aujourd’hui.
Les dessins, parfois engagés, nous font prendre conscience que les combats ont bien changé en 70 ans. D’un combat acharné avec les pays frontaliers, les anciens ennemis se retrouvent maintenant alliés face à une bataille encore plus grande : protéger la planète et ses océans…
Visiter Berck-sur-mer côté pratique
Nos impressions sur la ville
C’est en juillet 2019 que nous avons pris le temps de passer un week-end à Berck-sur-mer. Nous avons beaucoup aimé et recommandons d’y passer au moins une journée entière. La ville et ses environs valent clairement le coup de s’y attarder.
Tout ce que nous avons vu et décrit dans cet article peut être fait en une journée entièrement à pied. Vous n’aurez par contre pas le temps de voir la baie d’Authie deux fois, à marée haute et à marée basse, il faudra faire un choix !
Côté ville, l’architecture bétonnée du front de mer ne plaira sûrement pas à tout le monde, mais en s’éloignant un peu de la côte, la ville possède de jolis quartiers avec des maisons typiques de la région.
Quand se rendre à Berck-sur-mer ?
Berck-sur-mer peut se visiter en toute saison mais c’est sûrement plus animé et agréable entre avril et octobre. Si vous souhaitez vraiment beaucoup d’animations, vous pouvez profiter des Rencontres Internationales des Cerfs-Volants, un événement qui se déroule pendant une semaine au mois d’avril. Allez voir le site, les photos donnent vraiment envie, certains cerfs-volants sont vraiment impressionnants !
Où prendre un café ou un repas léger à Berck-sur-mer
Qui dit marche à pied dit mal aux jambes et petites faims ! Pas de soucis, la ville a de quoi offrir de ce côté-là. De très bons gâteaux, une offre de petit-déjeuner, de quoi prendre un repas léger, le tout dans une ambiance colorée et enfantine, nous recommandons en particulier Une girafe dans mon salon de thé.
Se rendre à Berck-sur-mer sans voiture !
C’est possible en train et bus ! 2H de TER suffisent pour rejoindre la gare de Rang du Fliers Verton (à 7 km de Berck-sur-mer) depuis la capitale. Pour ceux qui ne viennent pas de Paris, la gare d’Etaples-le-Touquet à 17 km de Berck-sur-mer est aussi un point d’accès à la ville. Des bus assez fréquents et qui circulent tous les jours permettent ensuite de rejoindre la station balnéaire depuis ces deux gares. Toutes les informations pratiques sont disponibles ici.
Pour les cyclotouristes, la Vélomaritime, la partie française de l’EuroVélo 4, passe aussi par Berck-sur-mer ! Visiter la côte d’Opale à vélo, une belle idée de vacances pour voyager autrement cet été, vous ne trouvez pas ?
Prolonger le week-end…
Visiter le Touquet-Paris-Plage
Autre station balnéaire de la côte d’Opale, Le Touquet-Paris-Plage est accessible depuis Berck-sur-mer en un peu plus d’une heure de vélo ou en bus. Nous y avons fait un tour lors de notre séjour mais avons moins aimé le Touquet. La nature y est moins présente, il n’y a pas de joli coin préservé comme la Baie d’Authie et c’est plus urbain et peuplé. Les maisons, même si certaines sont très jolies, sont trop grandes, trop extravagantes, pas assez sobres à notre goût. Et si vous trouvez que le front de mer à Berck est trop bétonné, c’est que vous n’avez pas encore vu celui du Touquet !
C’est tout pour cet article ! Nous espérons que cette parenthèse au bord de l’eau à Berck-sur-mer vous aura donné envie d’y faire un tour. D’autres aventures les pieds dans l’eau salée sont prévues de notre côté pour cet été alors restez dans les environs pour en savoir plus.
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